Dans le cadre de nos ateliers et de nos interventions, la méthode pédagogique exercée dépend bien entendu de multiples critères : âge des participants, type de handicap (autisme avec ou sans mutisme, trisomie, séquelles d’AVC), nombre de participants par atelier… Nous formons aussi nos intervenants à faire preuve de flexibilité éducative, dans une meilleure compréhension du handicap. Nous valorisons la création d’appuis pédagogiques adaptés et individualisés avec des objectifs personnalisés. Pour ce faire, nous avons recours à du matériel spécialisé qui peut différer selon les publics (incluant des visuels ou des dispositifs de jeu adaptés, par exemple par des jeux de couleurs spécifiques pour des enfants atteints de trouble du spectre autistique avec des éléments synesthésiques). Nous portons une vigilance toute particulière au respect du rythme d’apprentissage propre à chacun, qui dépend des ressources personnelles et notamment du niveau de fatigabilité. Quel que soit le degré du handicap, les bénéfices thérapeutiques seront recherchés.
Un point essentiel de notre méthode pédagogique consiste à créer un espace de confiance pour des publics souvent dévalorisés et souffrants de marginalisation sociale. Il est primordial de construire une approche inclusive et de mettre en valeur nos qualités humaines, empathiques et relationnelles, dans un souci et le respect de l’autre. Nous accordons une attention toute particulière auprès de nos intervenants pour lutter contre l’exclusion sociale face à des usagers précarisés par la maladie. Nous attachons aussi une importance toute particulière au fait de stimuler positivement et de valoriser sans cesse le joueur dans son apprentissage.
Pour obtenir des résultats satisfaisants, la pédagogie employée doit d’abord être pensée en termes de résolution de problèmes et ne pas se résumer aux apprentissages échiquéens. Il ne s’agit pas de devenir un expert du jeu d’échecs mais de solliciter les habilités sociales et les facultés cognitives (mémoire, attention, raisonnement, prise d’initiative…) altérées par le handicap.
Nous fixons aussi comme impératif de ne jamais obliger à participer, mais de toujours proposer afin de stimuler l’intérêt et de donner envie. Le caractère ludique du jeu d’échecs ne doit pas être négligé, et nous nous réjouissons lorsque nous parvenons à faire évoluer nos publics dans cette dimension.